La création d’une couverture de roman, comment ça marche ?

Disclaimer : Tout ce propos ne s’applique qu’aux romans qui ont une illustration pour leur couverture.

Quand on choisit sa couverture de roman, on va penser à un visuel qui reflète l'univers du livre (un personnage central, un moment fort, un élément représentatif, etc.) et c'est lui qui va ensuite faire naître cette première page si importante du roman : la couverture ! Bien la penser, pour qu’elle reflète au mieux l’âme de votre récit, c'est ce qui rendra votre livre authentique et accrocheur. Et ce n’est pas à négliger ! Après tout, l'illustration de couverture est la toute première chose qu'un potentiel lecteur verra, celle qui va accrocher son regard bien avant qu'il ne lise le titre. Il ne faut donc pas la laisser au hasard. L’ancienne prof de philo que je suis vous dirait : les sens captent l’information avant que la raison ne l’analyse. Autrement dit, vous allez d’abord voir le livre puis votre intellect l’analysera selon le sentiment de plaisir ou de déplaisir qu’il aura suscité en vous. Si votre première impression est positive, votre cerveau va entreprendre d’analyser l’œuvre dans le détail. Car on recherche toujours plus de plaisir. Et ainsi on passe de la couverture au titre, au résumé et… aux premières pages ! Et oui, l’art, quel qu’il soit, ce n’est qu’une affaire de goûts. Alors autant faire en sorte que le visuel de votre livre plaise à un maximum de personnes. Pour cela, il y a quelques petites règles à respecter ^^

Ce qu’il faut faire et ne pas faire quand on crée sa couverture de roman

Premièrement, sachez que c'est l'illustration qui fait la couverture et non l'inverse. Moui une couverture qui fait l'illustration ? Tordu vous allez me dire... Mais c'est plus complexe que ça ! Qu’est-ce qu’une illustration ? Eh bien, selon tout bon dictionnaire qui se respecte, c’est la mise en image d’un texte. Aussi simple que ça ! Oui, oui, vous l’avez compris, une illustration sans texte, ça n’existe pas. C’est une simple image. L’illustration c’est avant tout la manière de mettre ce qui se trouve dans votre livre en image. Je vous pose donc la question, comment diable une couverture pourrait-elle faire naître une illustration qui à son tour devrait correspondre à votre récit ? Bonjour le visuel creux et passe partout… Une couverture toute faite à laquelle vous voudriez faire coller votre livre ne saurait fonctionner auprès des lecteurs. Ça sonne faux ! Dès lors, ne vous jetez pas sur les templates tout faits pour les faire coller à votre roman, parce que ça claque, parce vous avez flashé sur cette cover, parce qu’un livre avec ce modèle a eu un succès fou…

STOP.

On ne choisit pas une couverture pour qu’elle ait du succès. Ce qui doit remporter le succès, c’est votre récit. Quand vous faites un cadeau, vous voulez que cela soit le cadeau en lui-même qui plaise et non son emballage ? Eh bien c’est pareil pour un livre. Certes, un bel emballage rendra le contenu encore plus précieux car il en dira long sur sa valeur et le soin qui y est apporté, mais ce n’est pas lui qui doit remporter les ovations à la fin. La couverture, c’est le point de départ. Comme la porte qu’on choisit de franchir pour accéder à un chemin. Elle nous incite (ou non) à passer le seuil, mais une fois franchie, et même une fois sorti, on ne prête plus vraiment d’importance à son aspect. Le contenu est et doit être ce qui l’emporte. Et n’allez pas croire que je dénigre mon travail en disant tout ceci. Au contraire, être illustrateur c’est être un travail de l’ombre. L’individu qui contribue au succès d’un autre et qui se réjouit de voir que la petite touche de couleur qu’il a apporté à un projet lui a permis de briller de mille feux ! Ce qui nous importe vraiment, c’est de voir votre récit prendre vie dans une image afin que cela inspire les lecteurs. Si j’avais voulu que mes dessins remportent tout le succès, je serais devenue artiste peintre ^^ Mais la confiance que me témoignent les auteurs en me confiant le soin de donner vie à leur univers m’est bien plus précieuse. Et cela me suffit (c’est déjà bien pour une société où le monde du travail souffre cruellement du manque de reconnaissance - et c’est une ancienne prof qui vous le dit !).

Mais bref, revenons à nos moutons. Pour faire sa couverture, il faut donc partir du livre en lui-même. Comme remonter le chemin à l’envers : mon roman raconte ceci, alors je dois mettre cela en avant pour que les gens aient envie de franchir le seuil de mon imaginaire et parcourir mon univers. Une fois ceci établi, vous pouvez commencer à penser votre visuel : qu’est-ce que je mets en avant ? Quelles couleurs qui me représentent ou représentent cet élément ? On ne pense pas encore à la mise en page. Elle se définit toute seule en fonction de l’illustration (eh oui, vous pouvez bien imaginer le titre centré en haut, mais finalement, avec l’illustration il rend mieux en bas à droite). Chaque chose en son temps. Concentrons nous sur le visuel. Admettons que vous vouliez mettre en avant le personnage principal de votre histoire. Vous avez défini son aspect, l’image dans votre tête est bien claire. C’est donc maintenant que vous pouvez vous intéresser à la mode. Alors, non, pas la mode vestimentaire, mais la mode actuelle en termes de couvertures. Oui, elle existe bel et bien. Comparez des ouvrages d’il y a 10 ans à ceux d’aujourd’hui et vous verrez que leur couverture évolue. On remarque un certain style qui prédomine selon les périodes et les pays. C’est d’ailleurs pour cela que les ouvrages à succès sont souvent réédités avec de nouvelles couvertures. Et c’est cela, en tant qu’auteur que vous devez repérer. Ensuite, le choix s’imposera selon votre style à vous : est-ce que je suis la mode ou est-ce que je casse les codes ? Là, tout dépendra de votre personnalité et ce choix ne regarde que vous. Encore une fois, n’attendez pas des autres un assentiment pour vos choix créatifs. Lorsque vous écrivez, vous le faites pour vous et non pour plaire aux autres. C’est pareil pour la couverture. Si elle reflète votre personnalité, alors elle collera à votre livre et il n’en sera que plus apprécié.

Maintenant que vous avez établi votre visuel, grosso modo pour le moment, un autre choix se présente : l’illustrateur (coucou c’est moi !). Pour des raisons pratiques je ne tiendrai pas compte de l’aspect budget dans cet article mais il va sans dire que c’est un critère qui va peser dans la balance au moment de votre choix. Ici, je vais me concentrer sur le point le plus essentiel : le style. Encore une fois, ne sélectionnez pas un artiste parce qu’il a réalisé la couverture du dernier roman à succès. A moins d’avoir le même style littéraire que ce dernier, ce n’est pas une bonne raison pour choisir son artiste. Si vous le choisissez, c’est parce que son style vous parle et que vous jugez qu’il fera des merveilles pour votre ouvrage et mettre en valeur son contenu. Et oui, c’est toujours cette même question de goûts. Mais là où se trouve le piège c’est dans la considération de ces goûts : les vôtres ou ceux des potentiels lecteurs que vous voulez appâter ? Car oui, le contenu “putaclic” comme on dit dans le jargon internet s’applique aussi aux livres. Et on sait tous comment ce genre de contenu est accueilli en finalité… Déception amère car le contenu reflète souvent peu l’emballage très clinquant. Dès lors, avoir une belle couverture, c’est bien ; avoir la bonne couverture, c’est mieux ! Ecoutez vos propres sentiments et choisissez un artiste qui vous correspond. Pour ce qui est de rendre votre couverture accrocheuse, faite confiance à l’illustrateur, c’est son métier !

C’est donc à ce moment qu’intervient l’illustrateur dans votre couverture. Une fois que vous lui aurez transmis toutes les infos à propos du visuel que vous souhaitez, la magie va opérer et le texte va peu à peu se muer en images. Vous n’avez donc pas réellement à penser la scène ou les personnages en détails car l’esprit et l’imagination de l’illustrateur vont s’approprier vos représentations. En gros, c’est comme faire un gâteau à deux. En tant que romancier vous transmettez la liste des ingrédients et l’illustrateur s’occupe de faire le gâteau en s’appliquant à le rendre le plus appétissant possible. Choix des couleurs, photographie, dynamique des scènes… tant de points qui sont maîtrisés par l’illustrateur et qu’il se chargera de vous présenter. En effet, bien qu’il s’approprie votre univers pour en sortir la représentation la plus fidèle, l’illustrateur n’est pas sensé oublié d’où provient ce contenu et doit donc travailler main dans la main avec le romancier. Car l’illustration doit avant tout plaire au créateur de l’œuvre originelle sans lequel elle ne saurait exister. Et c’est à cela, à mon sens, que l’on reconnait un bon illustrateur. Il sait s’approprier une œuvre tout en sachant la restituer. Qui a dit que c’était simple d’être illustrateur ?

Les premiers visuels de l’illustration achevés et validés par les deux parties, nous arrivons à l’étape de mise en page. C’est à ce stade que l’illustration devient une couverture de livre. Et là encore, l’illustrateur sait vous accompagner dans les choix de typographie, de couleurs et d’emplacements. Tout est toujours fait de sorte à produire un visuel des plus harmonieux pour qu’il accroche le regard et que l’esprit puisse aisément le parcourir et l’intégrer. Cela tient des compétences de graphisme : choix du nombre de couleurs, forme et taille de la typographie… selon la mode du moment, l’illustrateur graphiste saura vous présenter plusieurs mises en page qui mettent l’illustration en valeur. Car, je le rappelle, c’est l’illustration et non le titre ou le nom de l’auteur qui doivent être mis en valeur. On privilégiera ces derniers lorsque l’auteur ou l’œuvre ont rencontré un franc succès. Lorsque vous n’avez pas encore le succès en main, il faut aller le chercher et c’est en misant sur les sens de votre public que vous pourrez attirer leur attention. On doit donc tout miser, dans le cadre d’une œuvre seulement visuelle, sur la vue ! “Elémentaire, mon cher Watson !” C’est donc bien l’illustration qui doit prévaloir tandis que le texte doit seulement s’y agrémenter. Je parle bien sûr pour la première de couverture ! A l’inverse, sur la 4e de couverture, c’est le texte qui doit saisir le lecteur. C’est donc un équilibre à trouver pour la 1ere de couverture afin qu’elle s’accorde à merveille avec ce que le potentiel lecteur lira ensuite en tournant le livre. Il ne faut donc pas que l’illustration soit totalement déconnectée du texte, car elle ne fait que sublimer une œuvre qui est à 98% composée de mots. L’objectif de l’illustration d’un roman est de donner envie au lecteur d’ouvrir le livre !

Aujourd’hui on remarque que le texte peut faire partie intégrante de l’illustration car il est stylisé avec des effets qui en font un élément central du visuel (lettres d’or, métalliques, en relief…) au point même d’être parfois inclus dans l’image (tag sur un mur qui épouse la perspective, par exemple). Mais là encore ce n’est qu’une manière de faire coller le texte à l’image. C’est un habile procédé qui vise à accentuer l’attention du lecteur sur l’œuvre. Plus on passe de temps à regarder une couverture, plus notre cerveau est convaincu que c’est intéressant et qu’il faut aller encore plus loin dans le processus de découverte : quoi qu’on veuille, notre cerveau désire la connaissance. Jouer sur cela permettra de faire en sorte que les lecteurs potentiels auront envie d’ouvrir votre livre. Si l’extérieur est alléchant, pourquoi s’arrêter là ? De même, plus le potentiel lecteur aura passé de temps à admirer votre visuel, plus l’image lui restera en tête et plus les chances d’achat seront grandes.

La couverture est donc, vous l’aurez compris, l’élément phare de votre livre (sans mauvais de jeu de mots : tel un phare dans la nuit, elle attire les passants en quête d’aventure fictive). Elle n’est donc pas à négliger si vous souhaitez que votre roman se vende. Bien sûr, ceci est d’autant plus évident pour les récits fantastiques et autres fictions. Votre imaginaire ne parlant pas aux autres (car il émane exclusivement de vous), vous devez leur donner envie de s’y intéresser. Mais d’une manière générale, ceci s’applique à tous les romans.

 

Êtes-vous donc prêts à créer votre propre couverture ? Et le meilleur dans tout ça, c’est que les illustrateurs font bien plus que la couverture seule ! Il peuvent faire votre carte, vos personnages, vos créatures, des goodies… c’est génial non ?



Alors à très vite pour une belle aventure !

Siyhana.

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